Découverte: les chapelles de Honnelles


Un livre signé par André Havez et Michel Ledent nous conduit sur les traces de Chapelles de Honnelles. Chapelles, reposoirs, bornes-potales, potales, calvaires, croix, oratoires, etc. La Wallonie regorge de ces édifices religieux de toutes tailles. L’entité de Honnelles ne fait pas exception à la règle. Ces trésors quelque peu oubliés et parfois délaissés sont très riches en souvenirs émouvants, ils sont les témoins silencieux d’un passé pas toujours si lointain.


Nous ne pouvons que nous arrêter devant eux, comme nos aïeux l’ont fait maintes fois par le passé, prendre le temps d’imaginer tous ces secrets révélés devant la statue au fil du temps et oser croire que plus tard, nos descendants auront l’opportunité de faire la même chose.
Nous devons éviter que ces édifices ne soient délaissés tant par les particuliers que par les pouvoirs publics et nous devons les valoriser en les faisant découvrir au plus grand nombre. C’est ce que nous vous proposons de découvrir dans cet inventaire illustré et commenté presque exhaustif consacré aux dix villages qui composent l’entité de Honnelles. Ce catalogue unique en son genre est extrêmement important pour la sauvegarde du petit patrimoine. Il est le fruit d’un travail entamé il y a plus de trente ans et relate de nombreuses pages d’histoire locale parsemées de rencontres avec les honnellois.
Numérotés en respectant l’ordre alphabétique des dix villages de l’entité (Angre, Angreau, Athis, Autreppe, Erquennes, Fayt-le-Franc, Marchipont, Montignies-sur-Roc, Onnezies, Roisin et son hameau Meaurain), près de nonante édifices sont localisés sur une carte, permettant au lecteur de prendre un maximum de plaisir. C’est tout ce que nous souhaitons.

  • Le livre « Les Chapelles de Honnelles » est disponible au Syndicat d’Initiative à Roisin



LES CHAPELLES

Les chapelles sont des édifices religieux comportant une toiture, des portes et des fenêtres et à l’intérieur desquelles on distingue un autel et des sièges. Certaines ont la capacité nécessaire pour accueillir des fidèles pour la messe et ressemblent ainsi à de petites églises.
D’autres, beaucoup plus petites encore, que l’on retrouve également en grand nombre dans nos campagnes en bordure des chemins, comportent les mêmes éléments hormis les sièges, leurs dimensions restreintes ne permettant pas la tenue d’offices religieux. Elles demeurent cependant un lieu de prière occasionnel pour les passants et les pèlerins.

LES REPOSOIRS

Les reposoirs sont plus élaborés que les bornes-potales mais plus modestes que les chapelles.
Ce sont de petites constructions élevées jadis au bord des routes. Eléments bâtis (briques, moellons,…) droits, restreints et clos, sans accès (porte), terminés par une toiture, ils peuvent également présenter un seuil ou un auvent. Le réceptacle de la statue est plus spacieux que dans la borne-potale et comporte une tablette pouvant aussi recevoir d’autres objets de culte.
Comme son nom l’indique, le reposoir servait d’abri pour un temps d’arrêt nécessaire au repos lors d’une procession ou était destiné tout simplement au recueillement du voyageur.
Certains édifices tiennent à la fois du reposoir et de la borne-potale et sont ainsi difficilement classables.

LES BORNES-POTALES

Les bornes-potales sont des édicules en pierre, en métal ou en béton, résultant de superpositions de plusieurs éléments, composés le plus souvent d’une base, d’un corps, d’une niche et d’une croix. Elles peuvent être adossées à un mur et parfois y être intégrées ou simplement isolées sur le bord d’une route ou d’un chemin.
La borne-potale est érigée pour la protection des champs et des cultures, le souvenir d’un événement tragique, elle sert d’étape sur le chemin d’une procession, marque la présence du sacré dans un lieu réputé maléfique ou tout simplement est le fruit du vœu d’un particulier.
Il en existe de différentes formes :

  • avec une niche triangulaire ou cintrée, à couronnement pyramidal ou présentant une sphère à son sommet, avec ou sans moulures.
  • à pied galbé : soit dans sa partie inférieure, soit dans sa partie supérieure, ou encore bombé sur toute sa hauteur.
  • de forme cylindrique.
  • en forme de caisse carrée ou rectangulaire ou creusée dans la masse de la pierre, ce qui lui donne une silhouette très massive.
  • à plusieurs niches : jusqu’à 3 ou 4 situées sur une ou plusieurs faces.
  • monumentale : c’est la borne-potale de très grande dimension.


LES POTALES

Le mot potale trouve ses origines dans le wallon. Gabriel Hecart, dans son « Dictionnaire Rouchi – Français » (Valenciennes – 3ème édition – 1834) signale déjà : potelle, petit enfoncement dans un mur qui en indique la propriété. Actuellement, ce nom féminin désigne selon les régions un petit creux, un enfoncement, une cavité, une niche ou encore un simple trou laissé intentionnellement dans un mur, en façade, au-dessus d’un linteau de porte ou à l’angle d’un bâtiment en vue d’y abriter une statuette religieuse. Elle est généralement fermée par une grille ou une vitre. Sont assimilées, toutes les petites chapelles en bois fixées à un mur ou un arbre.


LES CALVAIRES

Les calvaires sont plus élaborés que les simples croix et sont dotés d’une iconographie particulière. En effet, le Christ en croix est, en principe, toujours accompagné par la Vierge et de St-Jean, et plus rarement par Marie Madeleine. Parfois on y trouve d’autres saints ou des symboles religieux.
D’une plastique minutieuse, le calvaire comporte beaucoup de détails et marque fortement le paysage. Il est parfois fabriqué en grès, matière facile à tailler et permettant alors le travail de nombreuses décorations.
Le calvaire se trouve parfois à l’intérieur d’une petite chapelle : c’est la chapelle-calvaire.

LES CROIX

Qu’elles soient toute simples ou ornées d’un Christ, les croix se rencontrent le long des chemins, au centre du village, dans les bois et même parfois au beau milieu d’un champ et sont l’expression de la piété populaire !
Les croix existent sous plusieurs formes et matériaux :

  • la croix en bois qui présente un montant et une traverse en bois, ébranchages écorcés ou équarris, est souvent peinte en couleur particulièrement en rouge, d’où l’expression « rouge croix» ; elle est plantée à même le sol ou posée sur un socle de moellons ou de pierre taillée.
  • la croix à auvent : cet auvent est composé de 2 planches de bois posées à 45° sur la croix, à sommet triangulaire ou arrondi, avec ou sans dos et parfois décoré d’une frise.
  • la croix en métal faite de fonte ajourée ou pleine.
  • la croix en pierre : ornée d’un Christ elle est souvent imbriquée dans un mur. La croix d’occis, de petite taille, se trouve au bord des routes et rappelle le souvenir d’une mort soudaine, naturelle ou non. Présentant une longue épigraphie relatant la nature du décès, le nom de la victime et son âge, elle est plantée sur le lieu du drame et non sur la sépulture.

LES ORATOIRES

Un oratoire est un édifice qui appelle à la prière, pour invoquer la protection divine. Plus précisément, ce terme désigne un petit monument voué au culte d’un saint ou d’une sainte représenté par une statuette ou parfois tout simplement par une simple plaque à son image ou une croix.
L’oratoire peut succéder à d’anciens lieux de culte christianisés. Il peut aussi marquer le souvenir de lieux miraculeux ou d’apparitions, être érigé en ex-voto ou en souvenir (y compris celui d’un accident). Il peut également rappeler des lieux désertés ou être une étape sur un pèlerinage ou un itinéraire de procession. L’origine et la fonction de l’oratoire peuvent donc être très diverses, mais il a un lien profond avec les croyances populaires.
L’édifice peut être façonné dans un monolithe, ou de briques, ou de pierres du pays, suivant les régions. L’origine de ces petits monuments chrétiens serait en fait païenne.
L’oratoire a un caractère rural puisqu’il permettait aux paysans vivant dans un univers parfois décentré de venir se recueillir pieusement auprès d’un saint patron et de s’adonner à une prière sans pour autant se rendre à l’église. Néanmoins l’oratoire constitue davantage qu’un lieu de culte ; c’est aussi un lieu de remerciement et d’offrande avec l’espoir en retour de la protection du saint auquel il est consacré.

ERQUENNES – Oratoire face à l’église