Onnezies, Pays des Leûs


École du cirque

Excepté ses hameaux de la gare d’Angre, du Moulin d’Angre, de «Bruyère» et quelques maisons agglomérées au village d’Angre, le centre d’Onnezies peut faire l’objet d’une rapide découverte pédestre (environ 3 kilomètres) qui fera perdre de vue son étendue (414 hectares) pour environ 250 habitants. Le parcours a été fléché (en jaune) par le Royal Syndicat d’Initiative du Haut- Pays.
Le départ se fait de la place face à l’église Saint Pierre. Sa tour, en style gothique hennuyer, date du XVIe siècle. En fait, de cette époque, seul le portail subsiste. La fenêtre du premier étage fut construite au XVIIe siècle. Le reste de la construction s’étale entre 1847 et 1852. Dans le mobilier, aux fonts baptismaux, une statue de Saint Pierre date du XVe siècle (et peut-être même d’une époque plus ancienne). L’autel de la vierge est du XVIIIe siècle avec une statue de la Vierge à l’enfant de la même époque. Sainte Anne elle, est du XVIe siècle. L’autel de droite avec un groupe sculpté du XVIIIe siècle représente Saint Hubert à cheval. Sur ce même autel trône une autre statue de Saint Pierre du XVIe siècle rappelant que Saint Pierre et Saint Hubert sont les deux patrons de la paroisse. A l’intérieur, vous trouverez encore la pierre tombale de Nicolas Dubuisson, fermier du château d’Onnezies, ancien mayeur décédé en 1756, ainsi que la pierre du chapelain du château de Rampemont décédé en 1744.
Engagez-vous dans la rue des Juifs. «Juifs» provient de l’appellation retrouvée dans un registre du XVIIIe siècle: «Ewis» et mal interprétée au siècle passé. Rue des Ewis signifie plus objectivement «rue des écoulements d’eau». Jusqu’à la première guerre, Onnezies possédait une brasserie renommée (au n°2), en face (au n°3) l’atelier du bourrelier et (au n°5) la tannerie du village dont les bassins occupaient presque toute la rue. Dans la prairie de droite, la chapelle Notre Dame de Tongres et de Bonsecours se distingue et sur le pignon de la grange d’une très belle ferme du XVIIIe (au n° 27) une chapelle est dédiée à Saint Antoine. Pour découvrir le village côté jardins, il convient de prendre ce que les habitants appellent en picard: èl piéssête d’ê haut des camps (le sentier du haut des champs) qui aboutit dans la rue des Jonquilles (anciennement rue du Bois ou coron du bos) qui présente de nombreux éléments architecturaux dignes d’intérêt. Juste après les anciens bâtiments de l’école communale (fermée depuis 1976), occupés par le Parc Naturel des Haut- Pays, la «fausse ruelle» permet de rejoindre la rue Général Cochez, autrefois appelée rue des Carioteux. Ce mot signifie, en patois, fabricant de rouets (de cariots) ou simplement tourneur. Ce terme signifie aussi ouvrier de carrière. La tradition locale veut qu’un carioteux ait construit sa ferme avec des déchets de pierre d’Autreppe. La rue changera de nom en souvenir de François Stanislas Cochez, général major médecin, né à Onnezies le 5 décembre 1857 et y décédé le 14 novembre 1936. Sa maison (qui fut également la première école du village) se trouve au n°33 de la rue. Le retour de la promenade se fera par la chapelle Saint Pierre et l’ancien abreuvoir pour le bétail aujourd’hui aménagé en coin vert. En rentrant à nouveau dans le village vous apercevrez la tour colombier provenant de la démolition du château féodal de Rampemont. Ce bâtiment classé élance fièrement sa flèche campée sur un noble toit d’ardoises. Un linteau avec un arc en accolade encadré de deux écus muets surmonte la porte du bâtiment. En face, une ferme remarquable par ses dimensions aligne ses bâtiments, en partie du XVIIIe siècle, autour de la cour carrée. Le logis en L formant l’angle ouest a gardé son authenticité. Le porche d’entrée a conservé ses voussettes en bon état. Juste à côté, l’Ecole de cirque de Honnelles accueille, depuis plus de vingt ans, environ 150 élèves, jeunes et moins jeunes qui s’initient aux arts de la piste sous la conduite de professeurs diplômés. Chaque année, début novembre, un grand festival présente des écoles de cirque venues des quatre coins d’Europe. Ecole de Cirque de Honnelles (www.ecoledecirquedehonnelles.be ou 0475/61.39.66)

Après la promenade, une petite pause sera la bienvenue sur le «Petit Pont» face au presbytère, à l’ombre du «Chêne du centenaire» où vous découvrirez la Fontaine Saint Pierre (comme le ruisseau qui traverse le village) réputée contre les fièvres.
Signalons également deux commerces de proximité: «L’Art de Vivre» et la maison Fontaine.

Le “Pays des Leûs“

Parlez des habitants d’Onnezies, mais surtout ne dites pas Onneziens, ni autre chose d’ailleurs, puisqu’il s’agit des «leûs», en picard (loup, en français).
S’il est vrai que cet animal a alimenté bien des légendes, il est fort probable que ce (sur)nom ne soit pas lié à la bête. Plus vraisemblablement, il renvoie certainement à une famille de Leleux (ou Leleup) qui comptait en son sein un accordéoniste rassemblant les foules lors des fêtes populaires. En le voyant arriver avec ses compères, quoi de plus normal que les habitants des villages voisins ne s’écrient «V’la les Leleux (et par déformation les Leûs) d’Onnezies» !
Il n’en fallait pas plus pour faire taire les spécialistes et autres théoriciens de ... tous poil !