Fayt-le-Franc

L’étymologie du nom de ce village à la fois vallonné et de fin de plateau couvrant près de 300 hectares vient du latin «fagetum» c’est-à-dire «lieu planté de hêtre» et «franc» qui désigne l’indépendance, la «franchise» d’un bien.
C’est sur le territoire de Fayt-le-Franc que se trouvait l’importante seigneurie médiévale de Rampemont qui s’étendait sur plusieurs communes actuelles dont Fayt, Montignies-sur-Roc, Audregnies et une partie du village d’Onnezies. C’est d’ailleurs probablement à l’église d’ Onnezies, où est enterré un de ses chapelains, qu’était célébré le culte. La seigneurie possédait d’ailleurs, dans ce village, une ferme-château dont il ne subsiste que la tour colombier (bâtiment magnifiquement restauré et classé).
L’appellation Rampemont ne s’est perpétuée aujourd’hui que par le bois du même nom et surtout par son centre cadastral, le château-ferme qui a retrouvé son lustre d’antan grâce aux époux Schneider-Depouhon. Le couple a redonné vie à ce superbe quadrilatère composé de deux logis, d’une remise à voitures (datée de 1619), d’une vaste grange, d’étables, de dépendances et d’un imposant porche protégé par deux tours défensives qui a conservé les vestiges du mécanisme permettant d’actionner le pont-levis. Depuis près de vingt ans, ces anciens murs en grès ferrugineux de Montignies-sur-Roc accueillent conférences, expositions et autres activités culturelles (Tél.: 065/75.92.39).
Sur la place, autour de l’église Saint Nicolas, bel édifice en pierres et briques de style classique, se trouve l’ancien presbytère (Rue Curé et dans le bas du Transvaal (c’est ainsi que les Faytois appellent la rue Général Leman) les premières chambres d’hôtes créées dans le Haut-Pays. Willy Lhost et son épouse y privilégient toujours la convivialité et les plaisirs de la table ... d’hôtes (Tél.: 065/65.00.94). N’oublions pas sur la route qui mène à Bavay le café «La Porte de France».


Il est à signaler dans l’église Saint Nicolas, un intéressant «chemin de croix» sur cuivre, copie de celui de Fügel de l’église Saint Joseph de Munich ainsi qu’un calvaire en bois polychrome du XVIe siècle et à l’extérieur, adossée au mur de l’église la pierre tombale d’Antoine Richard, soldat de Napoléon.
L’histoire de Fayt-le-Franc est très riche : en témoigne ce tilleul trônant sur la place et qui, selon la légende, aurait été planté par les «Sans-Culottes» du Général Dumouriez, après sa victoire lors de la bataille de Jemappes (1792). Un peu plus loin, dans la rue du Bracquemart, le ruisseau du même nom rappelle naturellement la frontière avec la France. Bien avant la suppression des postes de douanes, la «fraude» était un sport national.


Deux autres très beaux bâtiments retiennent l’attention du visiteur : d’une part, dans le centre du village (au Trieu de la Bouve) l’ancienne brasserie avec son corps de logis du XVIIe siècle et, plus imposant encore, en bordure du bois de Rampemont, sur la Petite Honnelle, le moulin dit «du Fayt».