Blaugies

Point culminant de la région (146 mètres), Blaugies a une histoire assez riche. Quelques antiquités romaines et franques ont même été retrouvées sur son territoire.
En 1110, l’église de Blaugies qui n’était alors qu’un secours de la paroisse de Dour est donnée à l’abbaye de Saint-Ghislain par l’Evêque de Cambrai. Au XIIe siècle, Blaugies se répartit alors entre deux seigneuries possédant droits de justice : l’une appartient à l’Abbaye de Saint-Ghislain et l’autre est la propriété des seigneurs de Blaugies. Cette seigneurie passa, par mariage, dans le giron de la famille Hénin-Liétard, seigneur de Boussu.
Chaque seigneurie possède terres, juridiction et échevinat propres. A l’époque, au centre du village se dresse une forteresse, remplacée en 1720 par un château construit par la famille Hénin-Liétard. Ce château a subi depuis de nombreuses affectations. Restauré au XIXe siècle, il sert de demeure au bourgmestre, Emmanuel-Joseph Bouvez ; il est ensuite transformé en pensionnat et externat par les Ursulines françaises.
En 1952, le bâtiment est repris par «l’Entraide protestante» qui l’aménage en un home pour réfugiés, vieillards, malades et infirmes. Cette résidence pour personnes âgées existe toujours sous le nom de «Bienvenue».
Le 11 septembre 1709, c’est à Blaugies que le prince Eugène remporte sur les Français un succès préalable à la bataille de Malplaquet (voir plus loin). En 1779, le village reçoit le hameau français du Coron détaché de Hon-Hergies, du moins au niveau de l’administration civile. Il faut attendre 1889 pour qu’il en soit de même sur le plan paroissial.
L’église paroissiale de style ogivale dédiée à Saint-Aubin date du XVIe siècle. Elle fut restaurée au XIXe et XXe siècles.
Elle possède quelques pièces intéressantes, tels une cuve baptismale du XIIe siècle, un retable polychrome représentant une «Mise au tombeau» du XVIe siècle, ... Le village compte aussi sur son territoire quelques chapelles et fermes du XVIIIe siècle, dignes d’intérêt. A côté, sur la place, l’ancienne maison communale de Blaugies bâtisse en double corps de style néo-classique, fut construite en 1821. En 1976, à la fusion des communes, le bâtiment perd sa vocation de maison communale.
Entre 1976 et 1981, une radio locale, "Radio Cocars" choisit de s’y installer. Les studios se trouvaient à l’étage et les émissions étaient animées par des bénévoles. Le bâtiment a depuis été rénové, il accueille la «maison des associations» de l’entité. Les quatre façades sont restées puisque l’édifice a été classé par la Région wallonne. L’intérieur a été aménagé pour faire place à différentes salles. La restauration aura permis de reconstituer à l’identique le clocheton qui sonnait le tocsin en cas d’incendie et qui avait disparu depuis la fusion. L’activité principale de Blaugies est toujours restée essentiellement centrée sur l’agriculture. De nombreuses fermes sont d’ailleurs encore en activité et le village est une alternance de cultures limitées, à l’Est, par le bois de Blaugies, prolongement méridional de la Forêt de Colfontaine. Aujourd’hui, de nombreuses constructions neuves ont été érigées et le village, étendu sur 860 hectares, a pris aussi un caractère beaucoup plus résidentiel qui accueille près de 1500 «blidégariens». De nombreuses festivités sont régulièrement organisées dans le village. On peut pratiquer divers sports tels que la balle pelote (qui a son local au «Salon», sur la place), le jogging (avec l’Olympique Blaugies Jogging et son traditionnel jogging du cœur, en novembre) ou encore l’équitation, puisque le village possède un manège. Les plus gourmands apprécieront les spécialités locales : les galettes feuilletées (de chez Gallez, Rue de la Frontière, 165 – tél. : 065/65.28.71) et les bières (Moneuse, Darbyste et Saison d’Epeautre) de la brasserie «Moneuse» fondée en 1988 par la famille Carlier.

Le 11 septembre 1709 – La bataille de Malplaquet

En plein cœur de la Guerre de Succession d’Espagne, c’est à Malplaquet, sur le territoire de la commune frontalière voisine de Taisnières-sur-Hon, qu’eut lieu un véritable carnage. Ce 11 septembre 1709 fit environ 32000 victimes dont 10000 Français. Le Duc de Malborough, fut même surnommé par Jonathan Swift, «Le Boucher de Malplaquet» et considéré comme responsable de la mort de plus de 20000 soldats britanniques et alliés.

Une petite promenade

Pour découvrir le village, nous vous proposons une petite promenade de 7 km (balisage jaune par le Royal Syndicat d’Initiative du Haut-Pays) Promenade n° 12 sur la «Carte de promenades - Balades en Hauts-Pays» Départ de la place du Joncquois, avec son chêne du centenaire de l’Indépendance de la Belgique et une des plus belles maisons anciennes du village. Prenez alors la direction des prairies basses du Fonteny (un affluent de la Petite Honnelle) que l’on longe en direction du Trieu Jean Sart où toutes les maisons valent la peine d’être regardées jusqu’à Hardret. A la chapelle Notre Dame du Bon Remède, engagez-vous vers Ruinsette, à la limite d’Erquennes, jusqu’au coron et son Sacré Cœur (près des étangs Paquet). Après la brasserie «Moneuse», empruntez à droite le chemin qui longe le bois de Blaugies jusqu’à la Planche à l’Aulne et son auberge. Prenez ensuite à gauche (la rue des Vainqueurs) puis à droite (la rue de la Frontière) pour rejoindre la place St Aubin, avec sa chapelle et ses tilleuls palissés avant de revenir à votre point de départ.

Marius Carion, peintre né à Blaugies en 1898

Peintre de portraits, natures mortes, caricatures, illustrations et paysages tourmentés. Aquarelliste et pastelliste, Marius Carion a connu une enfance difficile.
Né à Blaugies, en 1898, il a deux ans lorsque son père, modeste sabotier, meurt. Il quitte alors le village avec sa mère vers Wasmes, d’où elle est originaire, pour y passer toute sa vie. Exerçant divers métiers, il doit à la guerre d’être accueilli à l’Institut des Arts et Métiers. C’est là qu’il découvre l’Art.
Malgré la misère, malgré sa mauvaise santé, il apprend à graver et se classe deuxième à l’examen d’admission pour le concours de Rome pour la gravure. C’est un grand artiste du Borinage qui décède, trop jeune, en 1949, à Jemappes.